Valdemer


Valdemer est né d’un rêve.
Un de ceux qui ne s’évanouissent pas le lendemain matin, qui reste là
et qui vous regarde en disant: maintenant, que vas-tu faire de moi?

Plus qu’une histoire, Valdemer était un lieu et une atmosphère.
Un lieu de solitude, où la montagne s’émiette dans la mer,
avec cette grande et belle maison plantée là, sur une butte,
à regarder un vieux cargo échoué rouiller dans l’indifférence
au milieu d’un chapelet de récifs pelés.
Sur ce lieu planait une tension, comme une hostilité latente,
un danger imminent. Une odeur de guerre
en provenance du sud, de l’autre côté de la mer.

Valdemer n’est pas de ce monde, mais d’un autre qui nous est proche
dans le temps comme dans l’espace. Un monde où la technologie
et la politique ont pris des voies un peu diverses du nôtre,
mais la folie humaine malheureusement non.

Très vite, Valdemer a trouvé son premier occupant. Une jeune fille
solitaire et mélancolique, hôte de cette grande bâtisse.
Un être endurci par un isolement à la fois subi et accepté comme l’ordre normal
des choses, bientôt rejointe par un jeune homme sensible et effacé,
projeté là par des nécessités sur lesquelles il n’a aucune prise.

Désormais, Valdemer a une vie propre, que je me propose de raconter.